Bonjour à tous
Par la grâce de Dieu j’ai pu été à la pédiatrie Charles de Gaulle de Ouagadougou, le samedi 10 avril.
Comme prévu je suis allé rendre visite aux malades, spécialement à ceux de la réanimation (pour un début).
Chers amis ce que je peux vous dire, est que : les jours se succèdent et ne se ressemble pas, dit-on, mais à l’hôpital ce n’est point le temps qui améliore les conditions de vie des malades (il va falloir que nous mettons la main à la patte).
Je croyais que mon aide allais être superflu, insignifiant je dirais même ; cependant j’ai été battu froid. Battu froid parce que : ce que moi j’appelais insignifiant c’est avéré être une fortune pour d’autres à la pédiatrie là-bas.
Ainsi je me suis rendu plus compte que, rien n’est inutile dans ce monde. J’ai juste apporté quelques boules de savons, à peine de quoi faire une journée de lessive pour 7 personnes. Et au passage j’ai laissé un petit billet de banque à une femme dont l’enfant souffre de problèmes cardiaques majeurs…etc.
Cher amis, cette femme était dépassé par mon geste ; d’abord surprise parce que : premièrement nous ne sommes point parentés elle et moi, et deuxièmes elle ne me connaissait pas.
Alors, pour elle, comment se fait-il que je vienne lui rendre visite ?
Puisqu’elle semblait sans mots, elle m’a simplement dit : « s’il vous plait permettez-moi d’appeler mon mari ».
Je lui demande pourquoi faire? Ça ne vaut vraiment pas le coup ! elle a insisté pour que je lui permette d’appeler son mari. Bref…
Ce qui m’a le plus gêné, c’est que son mari est venu pratiquement se mettre à genoux pour me remercier. J’étais dépassé et attristé par les remerciements de cette famille. Dépassé, parce que les bénédictions que j’ai reçu de cette famille dépassaient largement, en valeur (si comparaison il y a), le petit billet que je les ai donné.
Triste, parce que je me suis rendu compte que j’ai mis trop de temps pour me décidé à aller rendre visite aux malades (sous prétexte que je n’ai pas d’argent); Aussi , ai-je surtout vu qu’en réalité ces familles n’ont pratiquement pas besoin de grande chose, si je peux m’exprimer ainsi.
En m’entretenant avec une des infirmières, je lui disais que je n’avais rien apporté de spécial et voilà que les gens veulent me porter sur leur tête.
Elle me dit : « Mr Soulama, moi je suis permanemment en contact avec ces familles qui viennent ici, au bord du désarroi et abandonné a elles même. Le billet que vous avez remis à cette femme, est comparable à 100 000 f qu’un employé moyen recevrait le 15 du mois. Moi-même, en tant qu’agent de santé, je suis profondément ému par votre geste. Bref … dit-elle !!! »
Une autre personne me dit, je cite :
« Mon ami, elle est dépassé parce que les gens comme vous c’est à la télé qu’on en voit, chez les blancs en plus. Ici au Faso, quelqu’un va se lever, venir à l’hôpital voir des malades qu’il ne connait pas et leurs donné ce qu’il a, sans télévision derrière lui, ….sans rien attendre en retour : mon ami,…. je n’ai pas dit que ça n’existe pas ; mais à part les religieux, moi c’est la première fois que j’en vois…., que Dieu te bénisse et te donne la force de continuer ce que tu fais »
Bref, il a dit pleins de choses…
J’ai omis certains passages, sciemment, mais aussi, par peur d’être trop long. Bref…
Mais, ce que j’ai entendu de mes oreilles et vu de mes yeux, me permet de dire que : donné n’est pas une question de richesse ni d’abondance, mais un acte de charité qui n’as point de prix ni de valeur marchande. Cher ami, nous ne pouvons pas donner de la même manière ni donner les mêmes choses. Cependant tout homme qui vit, qu’il soit malade ou en bonne santé, pauvre ou riche, est capable de donner aux autres (malade ou en bonne santé, pauvres ou riches).
Moi j’ai décidé de donner aux enfants malades et à leurs familles, je ne sais ce que tu donne ni à qui tu donne ; mais si tu veux donner aussi aux enfants malades et à leurs familles, alors je serai ravi de te soutenir et de collaborer avec toi, de près comme de loin.
Amicalement